Un pont vers l’invisible est né d’une série d’ateliers sur les plans subtils donnés à plusieurs groupes de méditation. Ces ateliers cherchaient à apporter des informations claires et détaillées sur les différents plans vibratoires qui, combinées à la pratique, seraient susceptibles d’aider les gens à discerner la qualité et la nature de ce qu’ils commençaient à percevoir intérieurement dans leurs méditations, et à saisir les liens entre réalité intérieure et réalité extérieure.
À la demande de plusieurs, j’ai accepté d’approfondir le sujet en rédigeant un petit livre qui servirait de compagnon de route aux participants dans leur propre recherche. Ce « guide du routard intérieur », comme nous l’avons affectueusement baptisé, a pris un essor inattendu, et compte désormais deux tomes.
Un pont vers l’invisible synthétise, en les vulgarisant, une base de connaissances transmises dans de nombreux écrits, notamment ceux d’Alice Bailey, sur les différents plans vibratoires. Ceci a pour but de nous familiariser avec un domaine assez difficilement accessible – par son ampleur et sa complexité, mais aussi et surtout parce qu’il diffère du modèle rationnel dominant, qui donne une explication purement physique du monde qui nous entoure.
Le monde des énergies subtiles n’est pas le produit de croyances ou de concepts intellectuels ou spirituels. Il existe bel et bien, est organisé de façon cohérente et produit des effets concrets et tangibles dans notre vie. La réalité physique que nous connaissons bien constitue un plan en soi, avec ses propres règles et modes de fonctionnement. Il s’agit d’un plan très dense, mais un plan en constante interaction avec d’autres, non perceptibles à l’oeil nu et possédant d’autres caractéristiques.
Un pont vers l’invisible a pour vocation de nous aider à discerner les différents types de force à l’oeuvre derrière tous les événements que nous rencontrons dans notre vie et qui nous influencent, souvent à notre insu. Nous pourrons ainsi nous détacher plus facilement de ce qui n’encourage plus notre évolution et apprendre à collaborer de plus en plus consciemment avec des vibrations plus élevées, capables de stimuler le Bon, le Beau et le Vrai, dans tous les aspects de notre vie.
Le corps éthérique est un corps particulièrement intéressant, en ce sens qu’il sert de transition entre les mondes subtils et la forme physique incarnée. Lorsque l’âme s’incarne, elle énergise le corps physique par le corps éthérique pendant la durée – fixée par elle – de notre vie. Elle le fait, plus précisément, par le biais de deux principaux canaux énergétiques. Le premier est un courant de vie, qui s’ancre dans le cœur et dynamise le corps, en influençant son activité, sa qualité et la façon dont il s’exprime et est perçu par son entourage. Le deuxième courant est un courant de conscience individuel, ancré dans la tête. Il est un aspect de l’âme et indique le point d’évolution atteint par la conscience.
Le corps éthérique est donc un corps majeur de contact, de réception et de « traduction » d’énergies élevées (provenant du plan causal) dans le plan physique dense.
Le corps éthérique, en tant qu’agent transmetteur, est aussi étroitement associé au corps physique, qu’il vitalise. Comme, énergétiquement, ce corps se trouve proche des vibrations du plan physique, il est assez facile à discerner avec nos sens physiques, en particulier la vue et le toucher, et donc il est très facile d’en attester l’existence. Ce corps est ainsi reconnu de facto depuis des millénaires dans la plupart des traditions. On l’appelle aussi corps vital, linga sarira en sanskrit, qa dans l’Égypte antique; il correspond à la Sephirah Yesod dans l’Arbre de vie de la Kabbale.
Le corps éthérique est également en lien direct avec le plan astral, formant une sorte de tampon entre les corps physique et astral. Il constitue en outre un lieu de libre circulation de l’énergie venant de notre mental, de notre âme, ou de groupes d’âmes auxquels nous sommes reliés. Comme nous le soulignerons fréquemment, chaque corps est relié aux autres et tous s’influencent mutuellement.
Le corps éthérique a deux principales fonctions. Tout d’abord, il vitalise. En effet, le corps physique, sans le corps éthérique, n’est qu’une enveloppe vide qui se désintègre immédiatement. Le corps éthérique est un réservoir énergétique, composé d’énergies provenant de sources diverses. C’est lui qui anime le corps, qui lui insuffle la vie. Comment? D’une part, en métabolisant et en distribuant au corps physique les rayons du soleil et d’autres sources d’énergie qu’il a captés, d’autre part, en assurant la cohésion des atomes jusqu’à la mort. C’est pourquoi le travail de décomposition commence dès que l’on a rendu notre dernier souffle. Il a donc un rôle de médiateur : il reçoit, assimile et transmet.
Les émotions : une échelle vibratoire
Le monde des émotions prend une place immense dans notre vie et peut totalement nous dominer s’il n’est pas équilibré par les autres corps subtils. Il occupe beaucoup de place dans l’aura, mais, outre cet aspect quantitatif, il est également extrêmement diversifié. Il existe une différence entre une émotion et un sentiment. L’émotion n’a aucun lien avec le mental et constitue une réaction spontanée à un stimulus extérieur ou intérieur. Sa durée de vie est en général de quelques minutes à peine. Il existe sept émotions de base : la joie, la tristesse, la colère, la peur, la surprise, le dégoût et le mépris.
L’émotion s’accompagne fréquemment d’une manifestation physiologique (altération du rythme cardiaque ou respiratoire, transpiration accrue, pâleur ou rougissement, expressions faciales et langage corporel), ce qui la rend facilement repérable. Nous pouvons soit accueillir l’émotion en la laissant s’exprimer librement, soit la refouler si nous estimons que les circonstances l’exigent, ou par habitude ou convenance sociale.
Du point de vue énergétique, il existe une réelle échelle des émotions. Le plan astral, comme les autres corps subtils, est composé de sept sous-plans, dont les vibrations varient des plus basses aux plus élevées, constituant au sein du même corps une sorte de fondu enchaîné. Cette gradation est facilement ressentie sur le plan émotionnel. Sans vouloir se livrer à une classification rigide et fastidieuse, il est tout de même important de mentionner ici l’échelle des émotions les plus fréquentes ou d’états auxquels elles sont associées, car elles n’occupent pas nécessairement la place qu’on pourrait leur attribuer d’emblée.
Le plan vibratoire le plus bas, très dense, regroupe des émotions telles que la haine, le sadisme, une peur intense ou l’égocentrisme le plus absolu. Même si ces émotions peuvent faire des passages de temps en temps dans notre aura dans des circonstances particulières, cet état vibratoire est en fait moins répandu qu’on pourrait le craindre, fort heureusement. C’est dans cette catégorie que se trouve le sentiment de séparation le plus absolu.
Le sixième sous-plan regroupe des émotions comme le désir de revanche, le fanatisme, le mépris, le désespoir et les perversions.
Le cinquième regroupe des émotions telles que la colère, l’apitoiement sur soi, l’autosatisfaction, le dégoût et les dépendances de toutes sortes. On y trouve aussi des éléments plus inattendus, par exemple l’hilarité incontrôlée (comme les fous rires), qui est en effet, du point de vue vibratoire, un état assez peu élevé. Les frustrations sexuelles qui découlent d’un célibat imposé ou auto-imposé figurent aussi dans cette catégorie. La passion entre également dans ce groupe, car elle est souvent assortie d’emportements et de souffrance, comme son origine latine « passio », qui signifie souffrance, le souligne.
Nous utiliserons par ailleurs le terme égrégore pour souligner la dimension collective d’une forme-pensée. L’égrégore désignera, ici, l’amalgame de pensées et de désirs émis par un nombre plus ou moins grand de personnes qui se connaissent ou non. Ces pensées et désirs, étant très similaires ou identiques dans leur nature, s’attirent, se rassemblent et fusionnent par attraction mutuelle.
Par exemple, même si nous pensons être les seuls à réfléchir à un projet ou à avoir une envie de créer particulière, il est fort probable que nous partagions, sans le savoir, cette réflexion ou cette envie avec des centaines ou des milliers de personnes dans le monde. Un égrégore n’a pas besoin de regrouper des gens dans le plan physique pour se former.
Une bonne façon d’imaginer à quoi ressemble un égrégore est de penser aux médias sociaux. Il existe en effet un nombre extraordinaire de communautés qui se forment autour de sujets ou d’intérêts communs partout sur la planète. Nul n’est besoin de se connaître ni de se rencontrer en personne. Les gens sont attirés par telle communauté, révulsés par telle autre. Ils en suivent plusieurs en continu et en visitent d’autres au gré de leurs envies ou s’il se produit un événement particulier. Sur les médias sociaux, les gens se regroupent donc par affinités, tout comme un égrégore se forme par affinité énergétique et vibratoire.
Un égrégore est composé de désirs et de pensées provenant, le plus souvent, des plans astraux et mental concret. Rappelons que la zone où se chevauchent le plan mental et le plan astral est désignée dans les traditions orientales et ésotériques sous le nom de plan kama-manasique, « kama », signifiant en sanskrit « amour », « désir » ou « plaisir » et « manas », « esprit », « pensée ».
Les désirs et les pensées émis correspondent à une certaine qualité vibratoire, qui va caractériser chaque égrégore.
Types d’égrégores
Il existe une multitude d’égrégores dans lesquels nous évoluons et auxquels nous nous identifions de façon plus ou moins consciente. Il en existe une multitude d’autres auxquels nous ne sommes aucunement associés, parce qu’ils n’ont aucune résonance en nous. Nous citerons plusieurs exemples pour montrer à quel point ils sont présents dans tous les aspects de notre vie.
Égrégores ethniques et nationaux
Selon le principe des poupées russes, notre appartenance ethnique et nationale est complexe. Les dépistages ADN montrent bien, désormais, à quel point nos origines sont multiples.
nais ou Russe ne constitue pas une identité unique et figée. Il réside en chacun de nous, et au sein de chaque nation, des traces de plusieurs groupes et sous-groupes. Ainsi, l’égrégore national se compose lui-même d’égrégores plus petits, représentant les différentes régions, comtés, groupes ethniques anciens et récents, etc. Prenons le cas de la France. Chaque Français, né dans une certaine région de France, est inclus dans l’égrégore de son quartier, de sa ville ou son village, de sa région, lui-même inclus dans celui de la nation française. Nous pouvons ainsi être à la fois Normands et Français. Lorsque nous sommes nés en France et nos parents à l’étranger, nous sommes contenus dans les égrégores français et celui de nos origines familiales. L’égrégore européen regroupe tous les pays d’Europe, de même que l’égrégore de l’Union européenne est assez proche de celui de l’Europe, mais ne contient que les pays qui en font partie.
Égrégores politiques
Tous les partis, associations, organisations politiques – qu’ils soient formels ou informels – ont leur égrégore. Le conseil municipal d’une petite commune constitue un égrégore, contenu dans plusieurs égrégores politiques plus vastes : l’égrégore politique régional ou provincial, lui-même contenu dans l’égrégore politique de la nation, lui-même…, etc. Chaque parti politique a son égrégore. Certains partis existent depuis des décennies et ont plus ou moins évolué au fil du temps. L’égrégore d’un parti politique sera d’autant plus puissant qu’il comptera de membres impliqués, que ce soit sur le plan des valeurs, de l’engagement idéologique, du bénévolat, de la contribution financière ou du nombre de ses adhérents. Bien sûr, l’égrégore de ce parti sera contenu dans l’égrégore politique de la nation, puis de la région continentale où il se trouve.
Égrégores religieux et spirituels
Ils sont très présents sur la planète, puisque 84 % de la population mondiale déclare appartenir à l’une des cinq grandes religions : bouddhisme, christianisme, hindouisme, islam et judaïsme…
Précisons, avant de commencer la description, que nous considérons en général la naissance et la mort uniquement du point de vue d’humain incarné dans une forme. Nous célébrons l’arrivée de bébé, qui démarre sa vie, et nous déplorons la mort de grand-mère, qui quitte la sienne. Du point de vue de l’âme, c’est exactement l’inverse qui se passe!
Les incarnations sont de minuscules intermèdes dans la vie de l’âme. La descente dans un corps physique, que nous appelons la naissance, est pour elle un enfermement dans une forme; ce que nous appelons la mort est pour elle une délivrance et un retour à la vie sur son propre plan.
Alors, comment se déroulent ces intermèdes de vie d’humain, du point de vue de la parcelle d’âme située dans le corps causal?
1e étape : la libération du plan physique-éthérique
C’est l’étape que nous appelons habituellement la mort.
Pendant un minuscule moment de quelques années ou quelques dizaines d’années en temps terrestre, la personnalité incarnée a fait de très nombreuses expériences : elle a acquis des compétences, utilisé et développé certains talents, connu de nombreux succès et échecs, beaucoup appris lors de ses voyages et rencontres divers, mais aussi par le biais de ses multiples relations. Elle a appris au moyen de crises, grâce à toute la palette d’émotions à sa disposition et aux observations et enseignements qu’elle a tirés de ses expériences. Elle a peut-être appris en observant la marche du monde et en cherchant à en expliquer les causes. Ou alors, elle n’a vraiment pas appris grand-chose et s’est contentée de vivoter en attendant que le temps passe.
Quoi qu’il en soit, l’âme estime au bout d’un moment qu’il est temps de plier bagage… Comme c’est elle qui décide du moment du départ, la personnalité n’a pas à s’inquiéter de quitter la scène trop tôt; elle part au bon moment!
Que se passe-t-il? L’âme s’y prend en deux étapes, pour permettre à la personnalité de se préparer à sa mort prochaine. Dans un premier temps, elle envoie le signal du retour au corps. Pas avec une trompette, mais avec une vibration particulière envoyée au corps physique via le corps éthérique et qui se répand le long des nadis. Ceci a pour effet immédiat de distendre la connexion entre le corps éthérique et le corps physique. Cette vibration produit des réactions physiologiques au niveau du cœur et des systèmes nerveux, sanguin et endocrinien. Ce moment peut être presque instantané, comme dans le cas d’une crise cardiaque, d’un accident ou d’un anévrisme, ou s’étendre sur plusieurs jours ou semaines dans le cas d’une maladie.
À ce moment, il y a une pause. De quelques secondes à quelques semaines, voire quelques mois. Ceci est souvent interprété côté incarné comme une amélioration de la santé et un signe encourageant que le mourant va s’en sortir. En fait, ce temps lui est donné pour dire au revoir à ses proches et se préparer tout doucement à partir et à passer de l’autre côté. Nous voyons les traits du mourant se détendre, son humeur s’améliorer, sa respiration s’apaiser. Nous percevons même peut-être une lumière et un sourire au fond de ses yeux, et lui commence peut-être à percevoir des êtres ou des sensations de l’autre côté.
Après cette pause se déroule la deuxième phase; le retour peut maintenant avoir lieu et le corps éthérique va pouvoir finir de se dégager.
Comme les sensations physiques proviennent du corps éthérique, lorsque celui-ci se dégage du corps physique, toute sensation quitte le corps physique : la mort n’est donc en aucun cas douloureuse physiquement. Le corps éthérique s’extrait du corps physique, mais lui est encore rattaché par une corde. Celle-ci, appelée corde d’argent dans de nombreuses traditions, y compris dans la Bible, est le lien qui relie l’âme au corps physique.
Lorsque la corde d’argent se rompt, il n’existe plus de retour en arrière possible. Les témoignages de mort imminente concernent tous des expériences qui se situent dans cet entre-deux. Le corps éthérique s’est détaché, à l’exception de la corde d’argent, encore reliée au corps physique. Nous avons commencé à mourir, mais puisque nous sommes encore là pour en parler, cela signifie que nous n’avons pas terminé le travail. C’est donc bien de mort imminente qu’il s’agit, mais pas de mort. La corde d’argent ne s’est pas rompue et le corps éthérique réintègre le corps physique. La vie continue pour l’instant pour ces personnes, qui rapportent des témoignages vécus dans le plan astral…
Lorsque la déconnexion se fait, la conscience s’extrait du corps physique par un endroit précis…
© Agnès Revenu 2020